Depuis quatre ans qu’elle est en orbite autour de Saturne, la sonde Cassini n’en finit plus d’émerveiller les chercheurs. Après avoir exploré les fabuleux anneaux de Saturne, elle a découvert une trentaine de nouvelles lunes autour de la planète, pour en porter le nombre à 60. L’une d’elles — Encelade — crée tout un émoi parce qu’elle présente des signes d’activité géologique. Un gigantesque panache de vapeur d’eau, de poussières et de cristaux de glace s’échappent de la surface, à travers un imposant réseau de fractures, comme s’il y avait une mer sous la surface.
Sur Encelade, la vie serait donc possible. La surprise est totale, car Encelade est une petite lune, qui fait à peine 500 kilomètres de diamètre. Quelles sont les sources de chaleur pouvant produire de l’eau liquide sur un si petit corps céleste situé si loin du Soleil? La réponse : la traction gravitationnelle combinée de Saturne et de l’un de ses autres satellites, appelé Dioné. Cette attraction déforme la surface d’Encelade. La friction ainsi causée réchauffe l’eau et la projette dans l’espace, jusqu’à une distance de 200 kilomètres.
L’analyse récente de cette eau révèle la présence de méthane, d’acétylène, de gaz carbonique et même d’azote. Ces ingrédients sont comparables à ceux qui composaient la soupe primordiale sur Terre il y a des millards d’années — ces mêmes ingrédients qui ont produit les acides aminés d’abord, des protéines ensuite, avant de donner naissance aux premiers micro-organismes. Est-ce le cas pour Encelade?